Petite entrevue purement informative.

Le rendez-vous avait été pris avec une traqueuse, dont déjà le nom echappait à Rosa... Lu... quelque chose. Bref. Elle n'avait vraiment retenu d'elle qu'une voix douce, mettant en confiance. Bien peu de personnes auraient acceptés un rendez-vous "pour une raison que vous verrez bien sur place" mais, il fallait croire que la curiosité l'emportait sur la paranoïa.

Et c'est donc après une route des plus longues que Rosa vint jusqu'à l'auberge. Une ambiance chaleureuse plus que luxueuse baignait le lieu, bien loin de l'endroit glauque qu'elle imaginait. Elle ne décela même pas une série de regards en coin au vu de son handicap trop importante, et, ce fut donc encore plus confiante qu'au dehors que Rosa chercha du regard ce qu'on lui avait dit pour savoir à qui s'adresser... Du blanc...

Elle repéra de ce fait assez vite Luella, et, sans se présenter ou la saluer, posa sa canne contre la table pour s'asseoir en face d'elle... Oh, bien sûr, pour une simple prise de renseignements à des fins de recherches personelles, tant de mystère n'était pas nécessaire, mais, ça l'amusait. Croisant les bras, elle s'adressa donc à sa nouvelle interlocutrice, lui posant en premier lieu une simple requête:

"Parlez-moi de vous."

Déployant un effort afin d'être le plus insondable possible, arborant donc une expression de neutralité la plus totale.

Le rendez-vous s'était fixé de manière peu habituelle, au téléphone, sans vraiment de précisions. Mais Luella n'était pas du genre à se contraindre à des formalités, pratiques certes, mais pas vraiment essentielles. Le temps, c'était de l'argent et Luella aimait l'argent. Enfin, pas tant l'argent en lui même que ce que l'argent pouvait procurer.

Sa "cliente" fut rapidement repéré à travers le reste de la clientèle du l'Auberge du Trappeur. Elle tranchait littéralement avec le reste. La plupart des gens présents étant des traqueurs, le prestige de la Dame à la canne était remarquable.

À ce sujet, Luella avait bien décris sa propre personne, car Mademoiselle Rosado n'eut aucune hésitation à venir s'assoir devant elle. En la voyant arriver, Mercado lève la tête de son bloc-note couvert d'un fine écriture anguleuse. Un sourire illumine le visage de poupée de la belle traqueuse. C'était presque étonnant qu'une demoiselle d'apparence si soignée fut une traqueuse. Maquillage parfait, chemise immaculée, veston de même couleur et pantalon tout aussi blanc à la coupe parfaite, Luella avait l'air d'une fille de la Haute et non d'une simlpe traqueuse. Mais Luella n'était pas qu'une simple traqueuse. Elle était la meilleure.

- Parlez-moi de vous.

Luella pose son crayon sur la table et enchaîne sans hésitation d'une voix douce mais assurée.

- Luella Mercado, vous pouvez m'appeler simplement Mercado. Je traque depuis 6 ans et je n'ai jusqu'à maintenant reçu aucune plainte, ni des clients particuliers, ni des clients commerciaux et il semble que mes prises soient rapidement achetées. Je me lève tôt le matin, je me couche pas trop tard le soir et j'ai une hygiène de vie plutôt saine. Et bien que j'ai un très grand respect pour vous, madame, je ne crois pas que ma vie personnelle vous importe et vous concerne. Nous sommes ici pour parler affaire, non ?

En énonçant la dernière phrase, Luella tourne une page de son bloc-note et inscrit le nom de la dame tout en haut, l'air professionnel. Elle repousse du bout du crayon une mèche blanche qui lui barre l'oeil droit.

Rosa avait voulu venir en originale physiquement. Pour ça, elle avait mit le paquet. Sa coiffure arrangée en anglaises était surmontée d'un chapeau noir orné d'un peu de tulle et d'une fausse rose de couleur d'eau, elle avait un ras-du-cou noir portant des bijoux de la même couleur, une robe bordeau relevant avantageusement sa poitrine, et révélant par devant uniquement ses porte-jartelles, presque opaques, du même noir que ses gants de velour remontant jusqu'à mi-bras, l'une de ses mains tenant une canne alors que l'autre avait un fouet en main. Enfin, elle portait son sac à main noir en bandouillière [Soit exactement comme sur l'avatar, le sac et la canne en plus, youpi \o/]

Cependant, force était de constaté qu'au mieux, elle avait réussi à s'harmoniser avec Luella, en face d'elle, toute aussi excentrique quant à sa tenue... Mais, si Rosa vivait au dessus de ses moyens, qu'en était-il de son interlocutrice? Voilà qui pouvait se révéler être un point d'interêt... Mais pour l'heure, une réponse serait bien inspirée:

"Oooh, votre vie personelle m'importe plus que vous ne semblez le penser, mademoiselle Mercado, mais, quant au fait qu'elle me concerne... C'est moins sûr. Alors soit, parlons affaires."

Elle sortit de son sac à main une somme d'argent modérée, et la fit glisser sur la table, vers Luella.

"Voici la première partie de votre comission donc. Je ne connais pas la façon dont vous procédez, donc, je ne sais pas les indications qui vous sont déjà nécessaire pour la traque. En tous les cas, je ferais mon choix sur place, car, je tiens avant tout à venir avec vous."

Lui dit-elle, posant ses mains à plat sur la table, un air décidé au visage.

Luella hausse un sourcil. En quoi sa vie personnelle pouvait bien importer à la Dame ? C'était un détail pousser d'avantage, mais pas maintenant et surtout pas de front. Déjà, Mercado se met à gribouiller quelques mots incompréhensible sur son bloc-note. Visiblement, la dame l'inspirait... ou soulevait des questions. Luelle ne dit pas un mot, se contentant d'adresser un sourire compréhensif et un hochement de tête à Rosado lorsqu'elle confirme qu'il faut parler affaire.

Cependant, elle semble plus attentive lorsque les billets se glissent vers elle. Sourire entendu, Mercado détermine que Rosado sait marchander. Pas mal, mais tout dépendrait de la suite. Luelle se retient bien de faire disparaître les billets à l'instant où elle les voit. Elle les considère certes, mais feint habilement que ça lui importe plus ou moins.

- Voici la première partie de votre comission donc. Je ne connais pas la façon dont vous procédez, donc, je ne sais pas les indications qui vous sont déjà nécessaire pour la traque.
- Les bons comptes font les bonnes affaires, et les deux partis satisfaits, philosophe Mercado d'une voix tranquille.
- En tous les cas, je ferais mon choix sur place, car, je tiens avant tout à venir avec vous.

Le sourire serein de Mercado se fige soudainement.

- Venir avec moi ? interroge-t-elle d'un ton très doux.

Oh non... elle est tombée sur une excentrique qui veut s'offrir un safari dans le but de se capturer un fauve pour exposer en galerie... ou quelque chose du genre. Elle devait déjà se voir en héroïne sur paysage panoramique. Une autre qui ne voyait que le côté romantique et excitant de la traque.

Luelle reste pensive un moment, agitant son crayon de la main gauche et en torturant son rang de perle de l'autre. Fallait user de tact, pour ne pas froisser la dame, mais en lui faisant bien comprendre que c'était impossible. User de ruse.

- Pourquoi voulez-vous venir avec moi ? Est-ce l'intention de capturer votre proie vous-même, madame Rosado ?

Le regard vert d'eau se fait inquisiteur, cherchant à trouver une faille quelque part chez la dame. Pas question d'un safari. Si elle veut un safari, elle se le fera toute seule. Luelle Mercado travaille en solo.

L'idée d'avoir une personne avec elle ne plaisait pas à Luella, surtout si elle avait une canne... C'était prévisible. Et, gardant toute sa confiance en soi, elle répondit tout naturellement:

"Ooh, non. Si je voulais capturer ma proie moi-même, au pire vous aurais-je demandé quelques petits trucs avant de me lancer moi-même. C'est juste que je ne peux déjà plus me passer de vous, exquise jeune femme."

En passant sa langue sur ses lèvres, avant de rire un coup.

"Plus serieusement, je sais ce que vous vous dites. Oh, non, elle va m'empêcher de faire mon travail, ce n'est qu'une touriste, etc...

Vous n'avez pas totalement tort d'ailleurs. Mais, aussi étonnant que ça pourrait vous paraître, ce n'est pas pour l'hybride que je suis venue, mais pour vous."

Posant son fouet sur la table, elle croisa les bras, prenant un air déterminé.

Ah, tout s'expliquait, c'était pour elle que la dame était là.

... <--- Un ange passse... pour le suspense

Elle était totalement cinglée c'te femme. Quel autre intérêt pouvait avoir Rosado envers sa personne ? Ça s'engageait sur un sujet glissant, mais Mercado ne s'était jamais laissée impressionner. Ou si elle l'était, elle le cachait bien.

Le regard vert d'eau dévisage Rosado quelques secondes, puis gribouille sur une page de son carnet, l'air sérieux, d'apparence calme, mais dont le cerveau fonctione en accéléré. Eh merde, dans quoi elle se mettait les pieds.

Ayant écrit tout ce qu'elle devait écrire, Luelle pose son crayon et lève la tête vers la dame. Elle a un léger froncement de sourcil. Luelle croise les bras sur la table et les place devant elle. Bon, fallait se lancer, ça ne pouvait pas rester aussi ambigue.

- Madame Rosado, si vous voulez que nos affaires se déroulent à merveille, faudrait vraiment me dire ce que vous voulez exactement.

Douce voix, mais ferme.

Rosa rit doucement, devant la réaction de Luella. Avant de lui répondre, elle claqua des doigts en l'air, pour hêler un serveur, et lui commander un Irish Cofee qui va bien. Une fois cette commande prise seulement répondit-elle:

"Vous devez être une excellente traqueuse, en effet. A ne jamais mettre les pieds autre part qu'en terrain connu. Être sure de votre coup pour frapper, une seule fois, sèchement et impitoyablement.

Néanmoins, je vous ai pourtant déjà dit la raison qui m'anime à vous engager. Vous. Avez-vous donc si peu d'estime de vous-même pour supposer que l'on peut vous vouer une passion dévorante?"

Elle re-eut un petit rire, puis, alors que sa commande arriva, touilla avant de dire:

"Je suis psychologue."

Puis, buvant un peu de son café particulier, elle continua.

"Et, autant vous que votre cible seront les sujets d'une simple observation comportementale. N'allez pas monter sur vos grands chevaux en vous plaignant que vous êtes une cobaye. Considérez que je suis avant tout ici pour une hybride, et tout ira bien."

Puis, elle temporalisa à nouveau en buvant, avant de conclure:

"Mais, évidemment, si vous préférez la version de la passion fusionante, et que vous aimeriez que nos corps fusionnent dans les nuits ponctuant cette traque, je serais loin de m'en plaindre."

Reposant sa tasse pour faire un petit sourire taquin.

- Vous devez être une excellente traqueuse, en effet. A ne jamais mettre les pieds autre part qu'en terrain connu. Être sure de votre coup pour frapper, une seule fois, sèchement et impitoyablement.

Que d'éloges ! Ça cachait quelque chose, certainement. Luella reste stoïque et impassible sous les compliments. Ça lui passerait à la dame, et assez rapidement.

- Néanmoins, je vous ai pourtant déjà dit la raison qui m'anime à vous engager. Vous. Avez-vous donc si peu d'estime de vous-même pour supposer que l'on peut vous vouer une passion dévorante?

Elle charriait un peu, quand même. Passion dévorante. Elle se moquait ouvertement, visiblement. Mercado hausse un sourcil, septique.

- Je suis psychologue.

Ah, ça expliquait bien des choses, ou du moins, avec ce détail nouveau, plus rien ne devait étonner la traqueuse.

- Et, autant vous que votre cible seront les sujets d'une simple observation comportementale. N'allez pas monter sur vos grands chevaux en vous plaignant que vous êtes une cobaye. Considérez que je suis avant tout ici pour une hybride, et tout ira bien.

Luelle reporte ses doigts à ses rangs de perles, l'air pensif. Rien dans son maintient et son expression ne peut affirmer ou infirmer une quelconque approbation ou refus. Professionnelle, elle ne laisse rien présager.

- Mais, évidemment, si vous préférez la version de la passion fusionante, et que vous aimeriez que nos corps fusionnent dans les nuits ponctuant cette traque, je serais loin de m'en plaindre.

Mercado pince les lèvres et le regard se fait un peu plus dur. Elle cesse de torturer ses perles et pose ses mains sur la table.

- Nous nous en tiendrons à une fusion professionnelle uniquement, lâche-t-elle fermement, à la limite du ton sec. Si j'ai bien compris votre proposition, vous voulez psychanaliser ma manière de traquer et le comportement du prédateur et de la proie.

Elle laisse un silence ponctuer son affirmation. Mercado plisse les yeux et fixe la dame. Elle esquisse un moue de réflexion et hoche la tête.

- Concrètement, ça vous apporte quoi ? Ça vous rapporte quoi au niveau de votre profession ? Simple expérience personnelle ou vous en retirerez une quelconque rétribution professionnelle ?

Mercado n'était pas du genre à avaler n'importe quoi sans goûter d'abord, question de savoir si elle aime ou non. Si ça rapportait à Rosado, elle pourrait en profiter pour demander plus. Elle réussirait bien à faire monter le prix sur place.

Rosa souriait un peu à la nouvelle question de Luella.

"Vous savez ce que vous cherchez vous."

Puis, secouant la tête, elle rebut un peu de son irish cofee, profitant du temps qu'elle s'ocrtoyait pour détailler de façon plus accentuée Luella. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'une femme avec une telle apparence faisait dans un tel milieu... Oooh, sans doute comprendrait-elle à la fin, mais, elle sentait que la réponse à cette question importerait sur ces négociations à mi-mots...

"Hélas, je n'en tirerais pas de rétribution professionelle, ni rien, non. J'ai même dû prendre sur mes congés pour cette petite sauterie. Mais, c'est en prévision de l'avenir, disons..."

Elle reposa sa tasse, et regarda par la fenêtre en continuant:

"Voyez-vous, sans vous raconter ma vie, je n'ai pas mon propre cabinet. Je bosse à l'hopital, et, mon patron est un con. Evidemment, vous ne savez pas ce que c'est vous, mais, toujours est-il que je songe un de ces jours à monter mon propre cabinet, qui n'attirera que plus de monde s'il a une spécialité."

Puis, regardant à nouveau Luella:

"Cependant, votre indiscrétion manifeste est assez dérangeante. Je fais des études psychanalytiques sur vous, vous ne me traquez pas. Et, croyez bien que ça me peinerait que si vous entrez trop dans mon intimité, ce qui inclut mes motifs profonds qui font qu'entre autre je vous ai choisi vous, je crains que notre relation professionelle ne s'étiole..."

Dit-elle, d'un air moins léger qu'à son accoutumée, approchant l'air de rien sa main de l'enveloppe de billets, comme pour la reprendre...

- Vous savez ce que vous cherchez vous.
- Je suis traqueuse, réplique Mercado, sans aucune hésitation, comme si ça expliquait tout.

Remarquez qu'en effet, ça expliquait tout, ou presque. Un traqueur devait nécessairement savoir ce qu'il cherchait, c'était essentiel. Elle laisse Rosado s'expliquer, amis elle en apprend bien peu. Mais assez pour tracer un portrait ambitieux de la dame.

- Cependant, votre indiscrétion manifeste est assez dérangeante. Je fais des études psychanalytiques sur vous, vous ne me traquez pas. Et, croyez bien que ça me peinerait que si vous entrez trop dans mon intimité, ce qui inclut mes motifs profonds qui font qu'entre autre je vous ai choisi vous, je crains que notre relation professionelle ne s'étiole...

Ah merde, c'était la prochaine question pour avoir ce qui motivait la dame. Eh ben zut alors... Elle allait devoir se contenter de la raison d'une spécialisation d'un potentiel cabinet de psychologue. D'ailleurs, Luella se demande bien ce que la psy pourrait psychanaliser chez elle. Juste pour le savoir, la proposition s'avère intéressante. Ou peut-être le défi de décevoir la psy dans son désir de vouloir en savoir trop. De toute façon, Luella se considérait comme saine d'esprit et jamais l'idée même de consulter un psychologue ne lui avait effleuré l'esprit. Si la psy voulait jouer à ce petit jeu là, et bien soit, tant qu'elle se tenait tranquille et qu'elle payait. Mercado ne demandait pas mieux que de satisfaire sa clientèle.

La main de Rosado semble chercher à reprendre l'enveloppe d'argent. Regard furtif pour s'en assurer, Mercado ne bouge pas d'un poil.

- Les longues heures de veille et de guet risquent de vous ennuyer et je doute que ce soit ce que vous envisagiez pour vos vacances. Quoique ça peut aussi être un sacrifice en vue de jours meilleurs. Quel genre d'Hybride cherchez-vous ?

Avait-elle accepté ? C'était fort probable puisque Mercado poursuivait et cherchait à en savoir plus.

Rosa laissa sa main en place, une menace diffuse, mais présente, par rapport à la paie. Juste de quoi rappeler à son interlocutrice que rien n'était acquis.

"J'ai pris un ou deux bons bouquins. Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis une célibataire de 27 ans, je connais donc forcément bien l'ennui. De toute façon, je ne vois pas ceci comme étant des vacances... Je ne suis pas le jeune touriste fasciné que vous voyez régulièrement, contrairement à ce que vous pourrez croire."

Elle faillit rajouter qu'elle était bien pire, car marchant avec une canne, mais, s'en retint, cette touche d'humour pouvant être de trop. Puis, concernant la nature de sa demande...

"Je vous ai déjà dit que le choix final de prendre ou pas cet hybride sera mien, mais, en attendant, quelques précisions, pour vous permettre de ratisser un peu moins large seraient les bienvenues je suppose.

Donc..."

Elle prit encore un peu de sa boisson, puis, regarda au plafond, en citant ses divers critères.

"Alors, dans l'idéal, donc, une et non un hybride. Un physique, et pourquoi pas un mental, que je veux très particulier. Si je voulais quelqu'un de proche de l'humain, je choisirais une esclave, pas une hybride. Ensuite, niveau violence, je pourrais gérer quelqu'un de dangereux, j'ai tout un attirail sympathique pour calmer les émotions, mais, si je n'ai pas à m'en servir, ce sera d'autant plus économique...

Autrement... Bah, je ne sais pas trop, vous voulez quoi comme détails, comme spécificités? Qu'est-ce qui vous est utile pour commencer à rechercher? C'est vague là, je suppose que c'est autrement moins simple que "demande ce que tu veux, et pouf" donc, précisez ma chère madame Mercado, précisez."

Ouais, bon, d'accord, le défi était intéressant. Non pas de trouver une Hybride satisfaisante pour la dame, mais plutôt de tenter de bien faire son boulot avec un boulet dans les pattes. En y réfléchissant, Mercado ne perdait pas grand chose. Elle récolterait moins peut-être, mais elle ne perdait rien.

La page du carnet de tourne et elle gribouille à une vitese incroyable des tas de renseignements lui étant utile. Des calculs et le résultat est plutôt exorbitant, mais elle n'en explique aucunement le raisonnement. D'ailleurs, elle n'en parle même pas. Elle la laisse parler, les yeux surson carnet, elle hoche la tête à quelques reprises.

- Autrement... Bah, je ne sais pas trop, vous voulez quoi comme détails, comme spécificités? Qu'est-ce qui vous est utile pour commencer à rechercher? C'est vague là, je suppose que c'est autrement moins simple que "demande ce que tu veux, et pouf" donc, précisez ma chère madame Mercado, précisez.
- Mademoiselle Mercado, lâche la traqueuse en levant les yeux. Elle retourne à son carnet, puis lance, le plus naturellement du monde ; Avez-vous des allergies ?

Luella Mercado était le genre de fille qui affichait un calme olympien, mais qui agaçait fortement. On ne savait pas exactement ce qui agaçait, mais c'était énervant...

La question de la traqueuse décontenança un tantinet Rosa. Des allergies? Ou voulait-elle en venir? Pour la première fois de la conversation, c'était Rosa qui était hors de son élément, et qui hésita un peu avant de répondre:

"Eh bien... Allergie légère aux ombellifère, ce qui inclut les carottes, malgré ma couleur de cheveux, allersavoir. Ca inclut la cigüe aussi, mais, je pense que si j'en bois, l'alergie, on s'en fichera. Oh, et, je dois éviter le kiwi aussi... Pour les éléments plus médicaux, il n'y a que le lorazepam que je ne supporte vraiment pas, ce qui est bien dommage..."

Elle repensa au contexte ayant amené la question, puis... Enfin, elle avait trouvé! Et c'est ragaillardie qu'elle rajouta:

"Aucune allergie aux poils de chats ou de lapin, donc, par exemple."

Assez fière d'elle, reprenant son sourire assuré qu'elle avait perdue, l'espace d'un instant.

Subtile esquisse de moquerie glisse sur les lèvres de Mercado. Elle avait déstabilisé la Rosa et c'était bien comme ça. Luella lui avait fait perdre sa superbe quelques secondes, ce qui la remettait à sa place d'humaine et non de déesse qu'elle semblait dégager. C'était plus rassurant d'être psychanalisé par une humaine que par une pseudo déesse. Franchement.

- Ah, bien.

Encore quelques gribouillages et Mercado avait déjà fait un plan mental de ce que pourrait être la traque psychanalisée. Mercado n'allait pas lâcher Rosado, ça c'était certain. Psychologue ou pas, elle allait en baver la grande Dame.

Et Luella referme son carnet et rassemble son matériel. Crayons, stylos et papiers disparaissent dnas son sac. Elle prend son carnet, le pose sur l'enveloppe d'argent et dans un même mouvement, le tout disparait dans son sac, sans aucune hésitation.

- À partir de quand êtes-vous libre ?

Lorsque Luella fit disparaitre l'enveloppe et le carnet dans son sac, Rosa ramena ses bras à elle ; non sans une dernière gorgée d'Irish Cofee. Plus la conversation s'avançait, et, plus Luella avait l'air non plus d'une dame vivant au dessus de ses moyens, mais, d'une véritable professionelle... Elle répondit à sa question d'un ton faussement passioné:

"Oh, pour vous, je serais disponible en tout temps..."

Laissant planer à nouveau le doute, le regard droit vers les yeux de Luella, avant de les lever vers les plafond, un sourire mutin au visage, en disant, d'un air plus léger, mais, malgré tout, semblant plus serieux:

"Vous pouvez considérer que ça veut dire "dés maintenant". J'ai pris quelques congés pour être confortable, et, ma foi, si ça déborde un peu... Bah. Tant pis."

Elle remit en place son sac à main, prit ses deux accessoires qu'étaient sa canne et son fouet, puis, non sans déposer le prix de sa consommation, elle se releva en demandant, joviale:

"Bon. Par où commence-t-on. Et n'allez pas me dire que la phase préparatoire est la plus ennuyeuse ou quoi que ce soit, ce sont ces phases d'ennui qui m'interessent. Enfin, pas qu'elles, mais, elles y contribuent."

- Oh, pour vous, je serais disponible en tout temps...

Elle était tache avec ses phrases à double sens. elle essayait de faire quoi la psy ? Luella reste de marbre, ne fait que hocher la tête pour signifier qu'elle a bien compris.

- Vous pouvez considérer que ça veut dire "dés maintenant". J'ai pris quelques congés pour être confortable, et, ma foi, si ça déborde un peu... Bah. Tant pis.
- Alors j'espère que ça ne débordera pas trop.

Rosado rassemble ses affaires et Luelle ne peut s'empêcher de loucher sur le fouet. Non, mais pourquoi elle se baladait avec ça ? Chacun ses lubies. Elle se lève à son tour, dévoilant un pantalon de cuir blanc délicieusement ajusté. .

- Bon. Par où commence-t-on. Et n'allez pas me dire que la phase préparatoire est la plus ennuyeuse ou quoi que ce soit, ce sont ces phases d'ennui qui m'interessent. Enfin, pas qu'elles, mais, elles y contribuent.
- Au contraire. La préparation est l'étape la plus importante et celle que je préfère. C'est là que se monte la traque.

Tout en parlant, elle enfile un blouson de cuir, tout aussi blanc que le reste. Elle sort sa carte, et griffonne son adresse.

- Vous avez trois heures pour préparer vos affaires et venir me rejoindre chez moi. Si vous voulez vivre une traque, faudra la vivre du début à la fin.