Ren se leva de bonne heure ce jour-là. Le patron de la boutique n'était pas très exigent avec lui mais aujourd'hui était particulier pour le jeune Neïko. Il y a huit ans de cela à la même date, il avait été vendu et séparé de sa famille. Il s'était passé beaucoup de chose depuis et pas que des bonnes. Il sentit la nausée lui venir quand il pensa à l'endroit sordide qu'il avait habité juste avant d'atterir dans cette animalerie. Il fit couler de l'eau au lavabo et s'aspergea le visage avec comme pour chasser un mauvais rêve. Il finit de se préparer et descendit à la boutique où il trouva derrière le comptoir le patron en train de farfouiller dans ses papiers. La journée s'annonçait anodine et routinière pour tout le monde même pour les Neïkos en vente. Cependant, Ren avait toujours la nausée et son regard divaguait d'un endroit à un autre de façon distraite. Si le patron de l'animalerie avait fait plus attention, il aurait remarqué la paleur du jeune Neïkos mais il s'occupait toujours à classer ses papiers.
Ren passa la matinée à s'occuper des autres Neïkos, les plus violent enchaîné et enfermés dans une cage et les plus dociles allongé sur une paillasse avec pour seule entrave une corde ou une chaîne . La plupart de ses frères de races préférait de loin que ce soit lui qui s'occupe d'eux même si Ren avait droit à un traitement de faveur. Il restait un Neïko en esclavage malgré son semblant de liberté. Midi sonna à l'église d'à côté, c'est ce moment que choisie le premier client de la journée pour entrer dans la boutique. L'humain semblait avoir une trentaine d'année et un air plutot fier et arrogant. Ren ne le connaissait pas mais le patron, lui, se leva d'un bond et vint à la rencontre du nouveau venu en employant un ton mielleux que le jeune Neïko ne lui avait jamais entendu.
L'homme semblait être très riche et faire partie de la haute bourgeoisie. Il s'intéressait particulièrement aux Neïkos violent et expliquait au patron son bonheur de dresser des fauves. Ren apporta le thé, qu'on lui avait demandé, quand un deuxième client entra. Le bourgeois fit alors un geste brusque, pendant que Ren tournait la tête pour voir qui était le nouveau visiteur. Le plateau s'envola et la tasse de thé se renversa sur le bourgeois tandis que le Neïko était projeter à terre....