Triste Espoir

Invité

Cet endroit lui donnait froid dans le dos, mais c'était obligatoire, une neïko devait toujours repasser par ici. C'était la loi... ou tout du moins celle des Traqueurs. Ses manières d'humaine n’avaient pas pu tromper ceux ci, ses oreilles traîtresses l’avaient toujours différencié ! Elle avait eut beau promettre qu'elle possédait un travail, qu'elle ne faisait de mal à personne, il l'avait assommé en réponse à ses plaintes. Façon bref, peu de temps après, elle s'était réveillée et s'était retrouvée face à d'autres Neïkos enfermé dans une cage, il l'avait jeté avec les malpropres et ceux qui servirait de sous-fifres ! Elecktra n'était jamais égoïste mais là, c'était le choix de son prochain maître qui en dépendrait ! Se relevant et passant ses bras fins à travers les barreaux, elle avait crié au vendeur qu'elle n'était pas une simple neïko. Elle savait lire et écrire, Elecktra savait même tenir une conversation avec des personnes culturées !! Et elle possédait d'autres attributs de haute classe sociale. Redoutant d'avoir un maître ou une maîtresse ne voulant que s'amuser avec elle, elle avait prouvé sa valeur et bientôt, on pu la voir de temps en temps dans la vitrine, on la mettait toujours avec d'autres neïkos femelle. En plus d'être intelligente, elle avait un mignon visage, enfin c'était l'avis de beaucoup de personne.

De temps en temps lorsqu'il la remettait dans sa cage et qu'il faisait nuit, la majorité des neïkos dormaient, elle laissait échapper ses larmes... De peur, d'angoisse même, Sir Shannow avait été si gentil mais après ça, elle n'avait voulu paraître devant lui. Comment tenir cette honte à lui qui avait autant donné ?! Les larmes d'Elecktra tombaient silencieusement sur sa robe ou sur le sol, puis dans la majorité des cas, elle s'endormait en mettant sa tête entre ses bras et rêvait ou plutôt cauchemardait de ce qui lui était arrivé. Pourtant sa vie avait si bien commencé ...

Sortant de ses songes, Elecktra qui était dans la vitrine, observa ses congénères, aujourd'hui, elle était plutôt avec d'autres neïkos plutôt "chaudes", c'était inhabituel qu'on la rajoute ... Peut être qu'ils trouvaient qu'elle ne se vendait pas assez vite. Avec un sourire triste, elle s'assit dans un coin, et au contraire des autres, elle regarda les passants d'un oeil morve. Les autres observaient le monde extérieur avec curiosité... Curiosité pour tout ça, qu'est ce ? Elecktra repensa à son "Père", cet homme si doux qui l'avait élevé comme sa fille, certes c'était surtout qu'elle ressemblait à sa fille décédée. Mais à par ça, il lui avait apprit tellement de chose que tout compensait... Un sourire triste vint fleurir sur ses lèvres et elle se demanda ce qu’étaient devenu les serviteurs de l'homme. Elle se souvenait du Majordome qui lui donnait souvent des gâteaux sucrés, quel bon homme... Espérance pour lui. Soudain quelque chose attira son attention, et la cloche sonna. Ses oreilles bougèrent d'avant en arrière et elle regarda ce qui était derrière elle, une femme était entrée.

Profitant d'une journée de libre sur ses horaires décalées -on bosse dans un hôpital, ou on y bosse pas hein- Rosa entra dans l'animalerie. Socialement parlant, posséder une humaine lui paraissait plus interessant. Une hybride avait toujours une curiosité unique, et était plus proche de l'humain, à priori. Cependant, depuis une certaine conférence et quelques echanges avec une vétérinaire, les Neïkos l'intriguait.

Le lieu était étrange. A l'image de la dualité résidant dans la nature même des Neïkos. Elle salua le vendeur derriere le comptoir de la tête, puis, regarda un peu les différentes marchandises. La plupart tenaient des bêtes, se laissant submerger par leurs instincts animaux. Mais, elle notait des traces de rafinement sur certaines -ne tenant même pas compte des mâles- qui, psychologiquement parlant, promettaient d'être assez interessants.

Elle prit son sac à main, coordonné avec sa robe de style des plus baroques, sans être tape-à-l'oeil, et en sortit une plaquette tenant quelques feuilles, et un stylo. Puis passa à nouveau en revue les animaux.

D'un seul coup, elle se sentit bête. Elle avait prévue des petits questionnaires à leur faire remplir, mais, se doutait, trop tard, que la plupart ne savaient pas écrire. Qu'importe, leur réaction devant ces éléments-ci seraient interessants tout de même. Ainsi distribua-t-elle en tout et pour tout cinq questionnaires avec des crayons, sans trop s'approcher cependant, à celles qu'elle sentait interessantes, donc Elecktra.

Sur le questionnaire, il y a écrit:: I - Comment vous appelez-vous?
II - Sur une echelle de 1 à 10, à combien estimeriez-vous votre désespoir?
III - Comment décririez-vous (en moins de dix mots) votre rapport à la violence?
IV - Avez-vous déjà été possédée?
V - Si oui, comment décririez-vous votre/vos précédent(s) maîtres?
V bis - Sinon, comment l'expliquez-vous?
VI - Qu'estimez-vous être par rapport aux humains?
VII - Que pensez-vous des principes énnoncés par Yurnthos Ryldervzirke sur l'influence des couleurs environnantes sur les troubles psychomoteurs?
VIII - Quel est votre rapport au sexe opposé?
IX - Que détestez-vous le plus au monde?
X - Voulez-vous que je vous achète? (développez si possible)

Tranquillement assis derrière le comptoir, rédigeant les papiers des derniers arrivant, Saryl rendit son bonjour à la nouvelle cliente qui venait de rentrer. Toujours vétu de son habituelle chemise et son jeans, le jeune Lyotan jettait de temps à autre des coups d'oeils sur les Neïkos. Il n'aimait pas beaucoup voir sur la plupart d'entre eux des marques d'angoisse ou de tristesse. Il comprenait enfin pourquoi ses parents lui avaient si "gentiment" trouvé ce métier, et ce n'était au final pas pour charité et gentillesse... Dans l'état actuel des choses, il ne pourrait rien faire. Sinon trouver un maître agréable pour eux. A vrai dire... Pouvait il empecher un tortionnaire d'acheter l'un de ces Neïkos pour jouer avec? M'oui, le paternel Lyotan avait bien prévu son coup...

- * Je te revaudrais ça un jour. *

Saryl se releva et s'approcha de son habituel pas décontracté, d'un air plutot étonné de voir la cliente distribuer des papiers. Il pu lire des phrases... Elle distribuait des questionnaires? A voir ces fameuses questions, on aurait dit une psychologue... C'était peut être d'ailleur le cas en fait...
Pour la politesse, le jeune vendeur daigna retirer ses mains de ses poches et les joignit tranquillement dans son dos.

- Mh, bonjour à vous.
Vous...

Il jetta un nouveau regard sur les questionnaires en haussant un sourcil, visiblement toujours intrigué.

- ... Avez besoin d'aide?

Invité

La femme qui était entrée car ça en était bien une, aucune chance de confondre avec cette robe, semblait les observer au début, puis s'approchant moyennement, elle tendit des questionnaires et des stylos. Elle n'en avait donné qu'à ceux qui avaient un air intelligent, ou plutôt qui avait dû être élevé avec un minimum de respect et de culture. Trouvant que cela pouvait être intéressant, elle lit le questionnaire et commença à y répondre ....

Citation :: 1°) Comment vous appelez-vous?
Mon nom est Elecktra Fä.

2°) Sur une échelle de 1 à 10, à combien estimeriez-vous votre désespoir?
On ne peut parler de désespoir, seulement quand on a plus d'issues. Mais je reconnaîtrais que je suis là depuis un bout de temps et que je commence à avoir peur de me faire prendre par une personne non respectueuse. Si l'on pouvait noter une telle chose, je mettrai sûrement 7.
3°) Comment décririez-vous (en moins de dix mots) votre rapport à la violence?
La violence n'est pas la seule solution aux problèmes... Ayant eut des problèmes avec ceci dans mon passé, je suis même plutôt angoissé face à elle et je ne la supporte pas. Mais je sais me défendre un minimum.
4°) Avez-vous déjà été possédée?
Oui, par un maître. Owen Shannow exactement.
5°) Si oui, comment décririez-vous votre/vos précédent(s) maîtres?
Il a été exceptionnel avec moi. Je n'ai manqué de rien et c'est par choix personnel que je l'ai quitté. Il a accepté et il restera toujours dans ma mémoire.
6°) Qu’estimez-vous être par rapport aux humains?
J'estime être leur égal, bien que ceux ci me battent lorsque j'écris ou dis ça. Mes opinions resteront miennes, et j'espère qu'un jour, les neïkos seront libres.
7°) Que pensez-vous des principes énoncés par Yurnthos Ryldervzirke sur l'influence des couleurs environnantes sur les troubles psychomoteurs?
Si je ne me trompe de personne, cette personne a écrit un livre nommé : "Les couleurs face à l'âme", très cultivé et ses pensées sont très ordonnées. La couleur qui m'a surprise est le violet.
8°) Quel est votre rapport au sexe opposé?
Quel est le but de cette question. Je respecte les espèces mâles comme les espèces féminines.
9°) Que détestez-vous le plus au monde?
Mes faiblesses.
10°) Voulez-vous que je vous achète?
Oui j'aimerais, si vous ne me destinez pas à un abattoir ou à un quelconque usage détonant pour moi.

Elecktra trouva étrange ce questionnaire, il n'était pas très long mais les questions étaient très indiscrètes... Le vendeur de la boutique arriva, la jeune neïko baissa ses oreilles, il ne fallait pas qu'il jette un oeil sur tout ceux ci. Sinon il risquait peut être de se mettre en colère. La derrière de sa robe fit un bond, sa nervosité avait fait que sa queue avait bougé toute seule. Elle qui essayait de passer pour le plus à une humaine, c'était raté...Baissant sa tête, elle attendit tout en se disant qu'au pire, elle pourra toujours essayer de prier encore et encore. Quelle vie de chien ....

Rosa tourna la tête vers le vendeur, lui assénant d'un ton froid et cassant:

"A dire vrai, être dispensé de vôtre air bovin serait une aide précieuse, mais, je suppose que vous ne parliez pas de ça."

Une fois le vendeur remis à sa place, Rosa s'en retourna vers les Neïkos. Visiblement, elle en avait particulièrement mal jugé une, qui se mit à manger son questionnaire, avant de se gratter derriere les oreilles avec le crayon. Les trois autres comprenaient ce que c'était, mais, ne semblaient pouvoir le lire. Pleins de bonne volonté, deux d'entre eux cochèrent timidement des croix ou gribouillèrent quelques mots appris auparavant. Le dernier resta à trembler timidement devant sa feuille.

Mais une dernière, elle, semblait parfaitement comprendre le questionnaire, et y répondit. Une fois qu'elle eut l'air d'avoir finit, Rosa reprit les papiers de chacune -sauf de celle qui l'avait mangée, bien sûr- et porta son attention sur les réponses d'Elecktra un temps, concentrée, avant de s'approcher d'elle, avant de lui lâcher, d'un ton presque taquin, un petit "tu mens."

Laissant volontairement la Neïko dans le doute, elle reprit après un temps:

"Question sept. Un type avec un nom aussi ingrat ne peut pas exister. En tout cas, lui, n'existe pas."

Elle se releva en s'appuyant sur sa canne, puis fit mine de se détourner d'elle, avant de dire, avant tout à son intention:

"Le mensonge est une forme de preuve de conscience. Tu sais lire et écrire, tu as sans doute d'autres conaissances. Donc, c'est toi que je vais choisir, qu'importe véritablement le contenu de tes réponses..."

Puis, plus spécifiquement au vendeur:

"Je voudrais un tour du cou avec une plaque gravée à mon nom: "Rosa Rosado", et mon adresse sous la plaque. Vérouillable bien entendu. Et, elle. Pour la plaque, ça prendra combien de temps? Oh, et, aussi, vous prenez les chèques?"

Saryl reçu en pleine figure une tirade froide, glaciale, se voulant certainement des plus blessantes. Sourire polit et mains dans le dos, il se contenta de penser pour lui même.

- * Sal... *

Puis il se redressa, adoptant gentiment une tenue plus respectable.

- * ...ope. *

Il pu constater avec cette femme des comportements identiques avec les Neïkos. C'était une femme objective, qui semblant se foutre pas mal de ce que les autres pensait... Niveau subjectif, ça ne devait pas aller plus loin que remarquer les marques de respect... Une femme comme il les deteste.

- * Ca commence bien avec les clients. Garder le sourire. Si je la traite de grosse vache je perd mon emploi. A tout les coups mes parents savaient dans quoi ils m'impliquaient en me refilant ce boulot... *

Brusquement tiré de ses pensées, la sal.. La jeune femme lui demanda, d'un ton toujours aussi harmonieusement dénudé de toute émotion, s'il pouvait donner une plaque au nom de Rosa Rosado avec son adresse, et s'il prenait les chèques.
De très nombreux choix se présentèrent à lui..

* 1/ "Quel nom à coucher dehors..."
2/ "Tu sais où tu peux te la mettre la plaque?"
3/ "Et ton adresse, je suis sensé la savoir comment einh?"
4/ "Et si je prenais pas de chèques juste pour t'em...bêter? "
5/ " Oui se sera fait en quelques minutes, quelle est votre adresse s'il vous plait, et nous prenons les chèques. " ... *

Un horrible tiraillement le prit pendant plusieurs seconde. Libérer son orgueil où conserver son boulot?..
Divserses phrases, insultes et tirades lui vinrent au bout des lèvres. A peu près tout ce qu'il pensait de cette cliente qui, à son avis, ne méritait même pas qu'un simple poisson rouge est à supporter ses sarcasmes à longueur de journée. Saryl fit un effort inhumain pour ravaler toute sa moquerie, sa haine, son orgeuil et son inquiétude pour la Neïko qui allait devoir vivre avec... Après tout, peut être qu'elle était l'exeption à "La première impression est toujours la meilleur"... Il fallait garder son sang froid, s'était la clef. Le jeune vendeur inspira doucement, expira calmement, et lui tint à peu près ce langage:

- Je vais immédiatement prévenir nos services de vous préparer cette plaque dans l'instant, j'aurais dans ce cas besoin que vous m'indiquiez votre adresse, que je leur ferait parvenir. Vous n'en aurez même pas pour 10minutes, voir tout juste le temps de remplir un chèque -que nous acceptons- et de voir votre nouvelle Neïko sortir de cage.

Autre chose?

Son regard se dirigea un instant vers Elektra. Oui elle semblait intelligente, c'était sûrement ce que recherchait cette phycho(pathe?)logue... A quelles fins, après tout peu importait... Mais d'un coté, Saryl était réellement desolé que la neïko tombe sur une personne aussi chaleureuse qu'un glaçon dans un thé à la pêche. Enfin... C'était ainsi.

» Quand l'espoir semble parti, il reste l'attente[Rubi Sadist]
» Sadique qui s'ennui (bouh c'est triste T.T)